50 livres d'austérité
L'austérité pèse sur les britanniques dont le pouvoir d'achat diminue de façon continue depuis plusieurs années. Manifestations à Londres.
Le 18 septembre dernier, le “Cosmopolitan” titrait : “50 livres qui nous font du bien” et déclinait une liste d’ouvrages “psycho” abordant divers thèmes autour du bien-être. On y retrouve pêle-mêle “L’estime de soi”, “L’apprentissage du bonheur”, “L’art de l’essentiel” ou encore “Être l’auteur de sa vie”.
Parfois, on a besoin d’un petit coup de pouce pour se remonter le moral et aller mieux.
Si la rubrique “psycho” du Cosmopolitan est à même de mettre du baume au coeur de ceux, nombreux, qui sont fatigués d’un monde où les individus ne trouvent plus ni leur place ni un sens qui les incite à avancer, les cinquante livres qui feraient le plus de bien sont, si l’on en croit les britanniques, celles qu’ils ont perdues chaque semaine sur leur salaires depuis 2008.
La politique d’austérité mise en oeuvre par les tories en Grande Bretagne ferait, parait-il, du bien à l’économie du pays qui viendrait de passer sous la barre des 6% de chômeurs et attendrait pour 2014 une croissance de plus de 3%.
Des chiffres à faire pâlir d’envie notre Premier Ministre qui, récemment (6 octobre 2014), se prostituait à la City où il déclarait “my government is pro-business” (cf. article sur le site du gouvernement).
Dans le même temps, les suicides sont en nette hausse et les nationalistes du UKIP gagnent du terrain.
On voit nettement que ce qui fait du bien à l’économie fait, dans le même temps, du mal aux hommes. Une politique centrée sur la croissance et l’emploi est donc, certes, dans l’ère du temps en matière de communication politique et économique à destination des marchés ou de la Commission européenne, mais pas en accord avec les intérêts des personnes de chair et de sang qui, sous la contrainte, dans la précarité des petits-boulots mal payés, créent la richesse que d’autres empochent.
Dans la cohorte des manifestants qui se rassemblaient à Londres, on retrouve, unis, des irlandais, des écossais et des anglais qui tous connaissent les mêmes difficultés, quotidiennes, à vivre avec des salaires 175 fois inférieurs aux hauts salaires qu’ils cotoient. Pas étonnant qu’une partie d’entre eux aient décidé de camper sous les fenêtres du Parlement avec, comme slogan :
Occupy Democracy
Wake up.
Lovegiver